La souffrance dans la vie peut parfois être insupportable, et pour certaines personnes, des pensées suicidaires peuvent apparaître. Il peut être difficile de savoir quoi faire si cela vous arrive ou arrive à quelqu'un que vous connaissez, mais il existe des ressources disponibles pour vous aider.
Si vous avez des pensées suicidaires, il est important d'obtenir de l'aide dès que possible. Vous pouvez appeler une ligne d'assistance téléphonique sur le suicide dans votre région ou vous rendre aux urgences. Les amis ou les membres de la famille peuvent également apporter leur soutien et leur aide.
Vous êtes inquiet pour un de vos proches, vous pensez qu'il a des idées suicidaires, n'hésitez pas à composer le 3114 c'est le numéro national de prévention du suicide. Ce sont des professionnels de santé qui sont spécialisés dans la prise en charge des personnes ayant des idées suicidaires.
Quelques chiffres
En 2017, 9035 personnes sont décédées par suicide. Entre 2000 et 2016, le taux de décès par suicide en France a diminué de près de 33,5 %. Selon les chiffres de PMSI-MCO de l'année 2017, le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide chez les femmes était de 19,4 pour 10 000, entre 10 et 14 ans. Les jeunes filles de 15-19 ans présentent le taux le plus élevé de séjours hospitaliers pour tentative de suicide.
En 2017, une personne sur 20 déclare avoir eu des idées suicidaires au cours des 12 derniers mois.
Les idées suicidaires c'est quoi ?
La vie peut nous amener des problèmes qui viennent créer une souffrance. Lorsque la souffrance devient insupportable, et pour certaines personnes des pensées suicidaires peuvent apparaitre.
Face à ses problèmes intenses, des idées de dévalorisation peuvent apparaitre, nous avons du mal à retrouver notre équilibre psychique. Cette perte d'équilibre peut nous mettre en difficulté dans la capacité de résoudre ses problèmes et parfois dans ce cadre-là apparait les idées noires " Si je n'étais pas là"
Dans certains cas, nous trouvons des solutions qui s'avèrent insuffisantes ou inefficaces pour soulager nos souffrances. Parfois, dans ces situations, on se sent désespéré, et on pense que la mort peut être la solution. C'est ce que l'on appelle la crise suicidaire.
Les personnes suicidaires ne veulent pas arrêter de vivre, elles veulent arrêter de souffrir. En parler peut tout changer.
Pouvoir avoir quelqu'un pour en parler peut faire une grande différence. Gardez en tête que parler du suicide ne poussera pas quelqu'un à se suicider et ne lui donnera pas d'idées suicidaires.
Les signes à surveiller
Si vous vous inquiétez pour un proche, certaines modifications dans le comportement de votre proche peuvent vous alerter sur sa détresse psychologique.
Voici une petite liste de comportements qui peuvent vous alerter.
- Une modification de l'humeur comme des accès de colère
- Nervosité ou agitation
- Tristesse extrême, l'absence d'émotion
- Perte d’intérêts ( Par exemple la personne n'a plus d'intérêt pour les activités qui lui font plaisir. Parfois cela peut aller jusqu’à l’abandon des études par exemple)
- Des difficultés autour du sommeil, soit des difficultés à s'endormir, soit à l'inverse dormir plus que d'habitude.
- Une prise de poids ou une perte de poids brutale sur une courte durée.
- Trouble de la concentration
- Abus de stupéfiants et/ou d'alcool
- Tendance à se mettre en retrait et à s’isoler
Pris séparément , ces symptômes ne doivent pas vous alerter surtout s’ils sont transitoires.
Par exemple, après une rupture sentimentale, on peut tout à fait être à fleur de peau, un peu moins concentré au boulot, se sentir nul, et présenter des troubles du sommeil sans pour autant souffrir d’idées suicidaires.
C’est leur accumulation ou leur apparition brutale qui peut témoigner de la souffrance de la personne, d’autant plus si votre proche a déjà fait une tentative de suicide dans le passé.
Les signes d'alerte
Par peur de déranger, par honte ou culpabilité, les personnes évitent souvent de parler directement de leurs idées suicidaires. La personne peut tenir des messages verbaux inquiétants comme :
- « Je veux me suicider »
- « Je vais me tuer »
- « Je n’ai plus le goût de vivre »
- « La vie n’en vaut plus la peine »
- « Je ne m’en sortirai jamais »
- « Vous seriez bien mieux sans moi »
- « Bientôt, vous allez avoir la paix »
- « Je vais débarrasser le plancher »
Dans tous les cas, ces paroles ne sont jamais à banaliser. Ce n’est pas parce qu’une personne ne parle pas directement de ses idées suicidaires que ses intentions sont moindres.
Attention cependant à ne pas tirer de conclusion inverse : certaines personnes évoquent tellement fréquemment des idées suicidaires qu’on finit par banaliser leur propos, et par ne plus s’en préoccuper.
Or, ce n’est pas parce que les idées suicidaires sont fréquentes ou clairement exprimées qu’elles sont moins à risque de passage à l’acte.
Certains signes sont à surveiller car ils peuvent amener la personne au suicide.
- Tient des propos inquiétants (ex. : « Vous serez bientôt tranquille »),
- Ecrit son testament, donne ses effets personnels, cherche une personne pour s'occuper de son animal domestique,
- Fait des recherches sur les méthodes de suicide, sur les moyens de trouver ou d'acheter un moyen létal ,
- Fait ses adieux, laisse des messages d'adieu sur les réseaux sociaux ou par SMS.
Que faire ?
Dans le cadre ou une personne a des idées suicidaires, il important de pouvoir ouvrir la communication. Ces personnes n'osent pas en parler par peur d'être jugées, incomprises ou par peur d'embêter.
Pour vous
- Faire un plan de crise : il s'agit de pouvoir en amont préparer une liste de choses à mettre en place et de personne à contacter en cas d'idées suicidaires. Il comprend de réfléchir et d'apprendre à reconnaitre les symptômes ou les signes conduisant aux idées suicidaires. Ensuite de pouvoir réfléchir aux actions que la personne peut mettre en place pour s'apaiser, se changer les idées... Dans ce plan de crise il est important de réfléchir aux personnes que la personne peut appeler pour se changer les idées ou demander de l'aide. Lorsque la personne a des idées suicidaires , la mise en place du plan de crise va l'aider à gérer ce moment voir à contacter des professionnels de santé afin de demander de l'aide. Enfin dans le plan de crise la personne peut penser au manière de se mettre en sécurité.
Le CHU d'Angers a ont développé l’application Hop Ma liste, conçue pour offrir un soutien et une assistance aux personnes qui traversent une période difficile, en particulier celles confrontées à des idées suicidaires. Hop ma liste est accessible à tous, gratuite, anonyme et confidentielle
- Pouvoir solliciter son entourage afin qu'il puisse vous aider, solliciter les professionnels (médecin généraliste, psychiatre, psychologue... ), se rendre dans des services d'urgences.
- Le 3114, le 15 sont des numéros de professionnels à votre écoute qui pourront vous orienter, vous conseillers et/ou vous envoyer les secours si besoin.
Pour un proche
Le soutien des amis et de la famille est l’une des meilleures protections en prévention du suicide.
Il est cependant normal d’avoir des craintes car ce n’est pas un sujet facile à aborder. Parler de suicide avec l’un de vos proches, ce n’est pas lui suggérer l’idée, mais au contraire lui ouvrir la porte à l’expression de sa souffrance et au soulagement. Voici ce que vous pouvez faire :
- Entamez une conversation dans un endroit adéquat, évoquez ce que vous avez perçu.
- Ecoutez sans porter de jugement, ne banalisez pas son ressenti.
- Parlez lui de votre inquiétude.Montrez lui l'importance qu'il a pour vous et pour les autres.
- Proposez lui de l'aider en l'accompagnant voir un professionnel, dans un service d'urgence.
Gardez à l'esprit vos propres limites, vous êtes son ami pas son psychologue. - Demander ou appeler pour avoir un conseil à un professionnel de santé. Le 3114, le 15 sont là pour vous.
Voici 2 sites qui peuvent vous aider:
Dites je suis là
Dites je suis là est la plateforme nationale de prévention du suicide pour le grand public. Sur ce site fait pour le grand public on vous donne tout les conseils pour accompagner un proche qui présente des idées suicidaires et de comment l'aider.
Vous pourrez y trouver différentes coordonnées d'urgence et de soins.
Comment être là ?
- Je suis là : soyez à l'écoute , c'est déjà beaucoup. Pouvoir écouter la personne sans la juger, en la prenant au sérieux. Encouragez la personne à verbaliser sur son mal être.
- Abordez les idées suicidaires : posez la question " penses tu au suicide ? n'augmente pas le risque d'idées ou de suicide. C'est souvent vécu comme un soulagement.
- Sécurisez l'environnement : demandez à la personne si elle peut se mettre en danger et comment. Retirez le moyen afin de mettre en sécurité la personne.
- Valorisez votre proche: ayez des paroles valorisantes sur votre proche, soulignez ses qualités, ses réussites récentes.
- Proposez de parler à un professionnel. Le suivi psychologique est une aide importante qui peut être mis en place pour la personne en détresse.
- Restez en contact avec vos proches. Il a été prouvé que rester en contact après une crise réduisait le risque suicidaire.
- Si votre proche est enfermé dans son état et qu'il a du mal à vous entendre, aidez le à parler de ses émotions. Evoquez votre inquiétude et vos émotions, et de votre souhait de l'aider.
- Vous avez peur que votre proche fasse une tentative de suicide appelez les secours.
Faites le 15
Le 3114
Le 3114 est le numéro national de prévention du suicide, c'est un numéro gratuit, 24h/24 7j/7. Ce sont des professionnels infirmiers, psychologues, psychiatres spécialisés dans la prise en charge des personnes présentant des idées suicidaires ou des proches inquiets pour une personne suicidaire.
Les missions du 3114 sont :
- Soulager la détresse psychologique de la personne suicidaire, de son entourage et des personnes endeuillées à la suite d’un suicide,
- Aider les professionnels en contact avec des personnes en détresse,
- Sensibiliser la population à la problématique du suicide et à sa prévention,
- Promouvoir les efforts de prévention sur notre territoire,
- S’inscrire et participer à un écosystème local sanitaire, social et médico-social.
Vous avez besoin de conseils, d'un accompagnement ?
Thérapeute depuis plus de 10 ans, je suis spécialisé en thérapie de couple et thérapie individuelle.
