Chaque jour, en France, des personnes sont confrontés à des accidents de tout type dans leur vie quotidienne. Accident de la route, agressions physiques, attentats sont des événements traumatiques qui peuvent avoir des conséquences psychiques graves sur du long terme. Ses personnes restent choquées et traumatisées. On parle de traumatisme et de stress post-traumatique. Mais qu’est ce que cela signifie exactement ? Le trouble de stress post-traumatique affecte près de 9 % des personnes à un moment donné de leur vie, y compris au cours de l’enfance.
Vous avez été victime d’une agression physique . Depuis vous ne cessez d’y penser au point d’en faire des insomnies, des cauchemars ? Vous souffrez d’attaque de panique depuis que l’on vous a renversé en voiture ? Peut-être vivez-vous un stress post-traumatique. Dans cet article, nous vous expliquerons les symptômes et comment les soigner.
Les différents événements traumatiques
Selon American Psychiatic Association un événement est « traumatique » lorsqu’une personne se trouve confrontée à la mort, à la peur de mourir ou à de graves blessures, ou lorsque son intégrité physique ou celle d’une autre personne est menacée. Cet événement doit également provoquer une peur intense, un sentiment d’impuissance, ou un sentiment d’horreur.
Cette situation se distingue donc nettement des stresseurs quotidiens et de l’expérience humaine habituelle, il s’agit d’un fait brutal et soudain qui était imprévisible. Cet évènement nous arrive à nous-même ou bien nous en sommes témoins, il menace notre intégrité physique ou notre vie.
On compte 3 catégories d’événements traumatiques:
- les catastrophes naturelles : inondations, feux de forêts, tremblements de terre, ouragans, raz de marée…
- les accidents causés par l’erreur humaine ou technique : accidents de travail, de circulation, de train, d’avion, incendies, explosions…
- les actes de violence interpersonnelles : viol – abus – agressions – attentats – guerre – braquage – captivité – torture….
Ses derniers sont ceux qui ont le plus de risque d’état de stress post-traumatique. De plus, si cela concerne un enfant le risque est alors accru.
Chaque individu va réagir différemment à un même événement, en fonction de sa personnalité, de son état psychique et du contexte. Une situation que l’on peut considérer comme traumatique n’engendrera donc heureusement pas forcément d’état de stress post-traumatique.
Les symptômes du stress post traumatique
N’importe quelle personne est susceptible de développer un stress post traumatique après un traumatisme. On ne peut pas déterminer cette possibilité avant d’être confronté à une telle situation. On ne sait pas pourquoi le même événement traumatique peut ne provoquer aucun symptôme chez une personne et entraîner un PTSD à vie chez une autre. Certains groupes de personnes sont plus à risques que d’autres, notamment en lien avec leurs professions: militaires, pompiers, urgentistes…
Les premiers signes apparaissent après un événement traumatique. Face à ce type d’événement, il est normal de ressentir un choc : on va parler de « stress aigu » , cette réaction dure habituellement moins d’un mois. Au-delà de cette durée, on parle d’état de stress post-traumatique.
Il se manifeste par :
Le syndrome de répétition :
La personne traumatisée revit en permanence l’événement à travers des souvenirs, des cauchemars ou des flash-backs qui s’imposent à la personne. De temps à autre, les sensations physiques ressenties au moment du traumatisme sont revécues par la personne à l’improviste. Parfois à cause de bruits, d’odeurs, la personne revit son traumatisme. Par exemple, une victime d’un incendie de sa maison dans laquelle il a failli mourir, peut revivre son traumatisme dès qu’il perçoit une odeur de fumée.
Le sommeil est perturbé par des cauchemars. Ils sont chargés d’émotions intenses et sont accompagnés de cris, d’ angoisses voire d’ attaques de panique au moment du réveil de la personne.
Les conduites d’évitement :
- la personne victime d’un traumatisme fait tout pour ne plus y penser ou en parler. Elle évite toutes activités, tous endroits associés à l’événement traumatique ou lui fait penser. Par exemple, la personne peut éviter le lieu de son agression ou de son accident.
- La personne, ayant vécu un traumatisme, présente également un état d’hypervigilance. Elle devient vigilante aux signes d’alerte associés à un risque. Elle sursaute facilement et reste sur le qui vive.
- De plus, d’autres symptômes sont possibles. D’une part, les personnes présentant un PTSD ont du mal à se concentrer, ont des difficultés d’endormissement. D’autre part, la personne peut être plus irritable, a du mal à ressentir les émotions positives.
Elle éprouve un sentiment d’anesthésie émotionnelle et de détachement. Enfin, il est possible que la personne ressente un sentiment de culpabilité. Elle peut, par exemple, se sentir coupable d’avoir survécu alors que d’autres personnes sont décédées. Ce sentiment de culpabilité est très fréquent.
Le trouble de stress post-traumatique entraîne une souffrance cliniquement objective ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.La vie familiale de la personne souffrant d’un PTSD peut en être affectée et cela peut entraîner des conflits majeurs, les autres membres de la famille ne comprenant pas les comportements de la personne.
Les complications du stress post traumatique
Le stress post-traumatique a des retentissements sur la vie de la personne ainsi que sur ses proches. La personne a parfois tendance à s’isoler, à limiter ses interactions sociales.
A cela, il est possible l’apparition d’addiction à l’alcool ou à des drogues. Par exemple, la personne souffrant d’un stress post-traumatique peut commencer à boire pour moins penser et pour oublier. Dans un tiers des cas, un syndrome dépressif apparaît. Il se manifeste par une tristesse de l’humeur, un ralentissement psychomoteur, une perte d’intérêt, une insomnie, une perte d’appétit… Enfin les angoisses, l’anxiété , les attaques de paniques font partie de la vie de personnes atteintes d’un PTSD et compliquent la vie de la personne.
Il peut y avoir aussi l’apparition d’idées suicidaires, le risque suicidaire est multiplié par 15 chez une personne atteinte d’un stress post-traumatique.
Le stress post traumatique chez les enfants et chez l’ado
Les troubles de stress post-traumatique peuvent se développer après que les enfants assistent à ou subissent un événement qui menace leur vie ou leur santé, ou celles d’autrui. Au cours de cette situation, ils éprouvent habituellement une peur, une impuissance ou une horreur intense. Ses événements peuvent être de différentes origines comme des actes de violence physique, sexuelle, des accidents de voiture. Il peut s’agir aussi des attaques de chiens,des incendies, des guerres, des catastrophes naturelles. Chez les jeunes enfants, la violence domestique en est la cause la plus courante. En étant témoin d’un traumatisme, les enfants peuvent développer un PTSD, ils n’ont pas forcément besoin de vivre directement le traumatisme.
Certains éléments peuvent favoriser le développement d’un trouble de stress post-traumatique et, s’il se développe, affecter l’état de l’enfant. Comme par exemple la gravité de l’événement traumatique, la survenue de blessures physiques pendant l’événement, le caractère de l’enfant ou l’absence de soutien familial et social.
Côté symptomatologie, elle est identique à celle de l’adulte. Certains symptômes peuvent cependant être observés plus spécifiquement chez l’enfant et l’adolescent. Le syndrome de répétition peut se présenter chez les jeunes enfants par un jeu répétitif exprimant des thèmes ou des aspects du traumatisme. Le sommeil peut être perturber par des cauchemars effrayants à répétition.
La vidéo ci dessus vous permet d’expliquer à vos enfants ce qu’est un stress post traumatique et de lui en expliquer les effets. Elle a été réalisée par un psychiatre Dr Debien, vous pouvez aller la voir ici
Le traitement du stress post traumatique
Après avoir eu un événement traumatique, il est conseillé d’aller voir un professionnel de la santé (psychiatre, psychologue) qui est spécialisé dans le traitement d’un traumatisme.
La prise en charge d’un traumatisme doit débuter le plus précocement possible afin d’en limiter les conséquences néfastes. Le traitement du stress post-traumatique repose sur une prise en charge psychothérapeutique qui peut être associée à une prise en charge médicamenteuse.
Il existe différentes psychothérapies. L’une des plus employées est la “thérapie par exposition »,utilisée dans les thérapie cognitivo comportementales qui a pour but de désensibiliser la personne afin qu’elle ne revive plus son traumatisme.
L’EMDR et l’hypnose ont prouvé leur efficacité dans le traitement du PTSD. La thérapie EMDR est censée permettre au cerveau de retraiter les informations enregistrées lors du trauma afin de les débarrasser de leur charge affective. Ainsi le but est de soulager le patient et de diminuer sa souffrance. L’anxiété est aussi très présente dans le stress post traumatique et elle est très invalidante pour la personne. La prise en charge de cette dernière est aussi primordiale. La gestion de l’anxiété par des techniques de relaxation, de détente ou de sophrologie va aider la personne à être soulagée.
Aux psychothérapies, un traitement médicamenteux peut être associé en complément. Comme l’utilisation d’anxiolytique, d’antidépresseur afin de prendre en charge les symptômes physiques. D’autres traitements sont aussi employés pour diminuer les cauchemars et les flashs.
En résumé
Pour conclure, des personnes qui ont été confrontés ou ont subi un traumatisme ont un risque de développer un stress post-traumatique. Celui-ci va amener de la souffrance dans la vie de personne et des symptômes handicapants dans la vie de tous les jours. Ce trouble, s’il est pris en charge par des professionnels, peut être guéri. Ainsi le traumatisme sera une cicatrice d’un fait du passé mais il ne viendra plus troubler le présent.